Début 2019, le marché d’intérêt national (Min) de Nantes, le deuxième de France, déménage intégralement du centre vers la périphérie sur un espace de 20 ha, intégré dans les 55 ha du pôle agroalimentaire. Un tour de force pour la métropole et son gestionnaire, la Semminn (Sem du Min de Nantes), effectué en tout juste un mois. « Cela constitue le plus important chantier de la métropole sur le mandat 2014-2020 avec deux ans et demi de travaux pour se doter d’un équipement de pointe avec des locaux plus modernes et fonctionnels », souligne Amaury Hanotaux, le directeur de la Sem. La facture de ce chantier hors norme, avec 70 000 m² de bâtiments, s’élève à 130 millions d’euros HT, financée à 90 % par la métropole. Le Min s’est donné les moyens pour se préparer et réussir sa mue écologique et énergétique. Le temps d’expliquer et de convaincre les entreprises locataires comme les acheteurs.
31 000 m² de panneaux photovoltaïques
L’installation de 31 000 m² de panneaux photovoltaïques – la plus puissante installation solaire en toiture du Grand ouest – permet la production de 6195 MWh/an dont une partie alimente les centrales de froid du Min. S’y ajoutent un éclairage 100 % led et des charriots de manutention tous électriques. L’exemplarité écologique passe en premier lieu par le tri et la valorisation des déchets avec la création d’un centre de tri, une formation des opérateurs et la mise en place d’ambassadeurs du tri. « Dans le travail préparatoire au déménagement, l’accent a été beaucoup mis sur l’amélioration de la gestion des déchets pour laquelle nous n’étions pas très bons jusqu’alors avec seulement 35 % de tri, reconnaît le directeur de la Semminn. Tout le monde a joué le jeu en s’impliquant comme l’a montré la forte fréquentation de la commission déchets ». Les résultats ont vite été au rendez-vous : alors que l’objectif était de parvenir à 80 % de déchets triés et 100 % valorisés d’ici quatre ans, il a été atteint seulement après dix mois d’exploitation du nouveau site ! De quoi redorer l’image du Min et motiver tous les acteurs.
Travail renforcé avec les producteurs locaux
La performance environnementale se traduit aussi dans la gestion des eaux pluviales, stockées en sous-sol puis rejetées, après traitement en milieu naturel, afin de préserver la zone humide adjacente. A l’heure du premier bilan, tout le monde est satisfait avec une activité du Min en hausse grâce à l’arrivée de nouveaux acheteurs, un positionnement plus ciblé sur les producteurs locaux, en droite ligne du plan alimentaire territorial de la métropole, et le renforcement de la démarche qualité. Explication de cette réussite ? « Alors que le secteur privé travaille avant tout pour la rentabilité, une Sem priorise l’intérêt général tout en sachant être réactive », répond Amaury Hanotaux.