Quelle est la réponse de la Fédération à la crise sanitaire ?
La première et plus urgente des priorités a été de se mettre à l’écoute des Epl adhérentes de la Fédération. Dès les premières heures, nous avons recensé leurs problèmes, leurs difficultés, leurs attentes. Manque de trésorerie, de liquidités, difficulté à appréhender les solutions… Nous avons fait ce que nous faisons depuis des années chaque fois que les Epl, dans leur essence, sont menacées. La pertinence de l’action politique que la Fédération mène auprès des différents gouvernements, des élus, des collectivités territoriales, des fédérations représentantes des élus, s’est avérée encore d’une grande utilité. Nous discutons, au même titre que les autres fédérations d’élus, avec les mêmes interlocuteurs pour envisager les meilleurs scénarios de sortie de crise. Cette crise, dont nous ne sommes pas encore sortis, a démontré, s’il en était besoin, que les Epl ne sont pas hors-sol dès que l’intérêt général est en jeu. C’est même le contraire. Notre lien avec les élus de proximité, notre facilité d’intervention dans des domaines très larges, sont et seront très utiles auprès des séniors en difficulté, pour fabriquer des masques, des tests sérologiques, etc. Le monde va changer et les Epl y participeront. Comme d’autres, entreprises, collectivités, citoyens, nous serons de ce combat.
Quels sont les enseignements qui se dégagent du travail de recension mené par la Fédération auprès des Epl ?
D’un secteur à l’autre, les 1 310 Epl recensées en France sont soit à l’arrêt, soit dans une continuité relative. Nous « digérons » au fur et à mesure ces données pour être prêts, au moment venu, à mener une action d’envergure pour éviter que certaines Epl disparaissent. Les Epl se sont adaptées. Le télétravail est désormais perçu comme un moyen de faciliter l’organisation des ressources humaines dans les situations de crise. Chômage partiel, technique, RTT, prise de congés… Les réponses sont classiques. Il s’agit d’une adaptation à marche forcée, réclamant de nombreux sacrifices aux personnels, face à une situation absolument inédite. Les dirigeants cherchent avant tout à protéger les salariés et leur entreprise, en adaptant leur organisation et leur activité afin de traverser cette période difficile. Tout le monde est mobilisé à la Fédération pour aider les adhérents à bénéficier des accompagnements financiers exceptionnels qui seront mis en œuvre, tant sur le plan national qu’européen. De même, les réglementations et la législation évoluent presque de jour en jour et notre rôle est d’aider les Epl à les prendre en considération. Nous sommes sensibles au fait que notre réseau est déjà mobilisé sur ces sujets : pouvoirs publics, institutions financières, Ceep (Centre européen des entreprises publiques, tête de réseau des 30 000 Epl actives dans toute l’Europe).
Comment imaginez-vous cette sortie de crise ?
Nous échangeons régulièrement avec les pouvoirs publics sur l’ensemble des domaines d’activités des EPL, qu’il s’agisse du logement, de l’aménagement, du tourisme, de la mobilité ou encore de l’énergie en métropole comme dans les Outre-mer. Dans un passé récent, la Fédération des Epl a su montrer sa réactivité et son efficacité. Elle sera encore au rendez-vous. Car le défi de l’après-crise consistera à renouer au plus vite avec une activité économique laissée en suspens par la soudaineté de la mise en confinement du pays. Il faudra pour cela des salariés mobilisés et volontaires pour gagner l’autre guerre, celle du déconfinement et de la confiance retrouvée du pays.