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Le téléphérique de Brest prend son envol

Publié le 9 novembre 2016, par Philippe Pottiée-Sperry

Perçu au départ comme un gadget, le téléphérique de Brest s’est transformé en élément de fierté pour la ville et ses habitants. Innovant, ce moyen de transport urbain, moderne et écologique, va dynamiser le centre-ville. Il suscite déjà l’intérêt de nombreuses collectivités. Depuis le départ, la Sem BMA est à la manœuvre.

Un trajet d’à peine trois minutes va contribuer à rééquilibrer l’activité économique et à désenclaver le nouveau quartier des Capucins.© René TANGUY

Début novembre, les Brestois vont pouvoir emprunter leur téléphérique. Ils attendent avec impatience ce nouveau mode de transport urbain, unique à ce jour en France. Mais lorsque l’idée a germé en 2011 entre Egis Rail et les élus, tout le monde n’était pas convaincu. Le projet d’un nouveau pont, solution beaucoup plus onéreuse, avait très vite été abandonné. Il fallait donc trouver autre chose.

Décidé par la communauté urbaine en 2012, le téléphérique fut au cœur de la campagne municipale de 2014. « Perçu au départ comme un gadget, le téléphérique s’est transformé progressivement en fierté pour les brestois, tellement il a renforcé la notoriété de la ville grâce à son innovation technique, en France comme à l’étranger, raconte Antoine Caron, directeur de Projets de la Sem Brest métropole aménagement (BMA). Il deviendra aussi un facteur d’attractivité touristique pour la ville, ce que nous n’imaginions pas du tout au départ ».

Un moyen de transport sûr

Le téléphérique relie les deux rives de la ville. Tout un symbole pour un trajet de 460 m, d’à peine trois minutes, avec un point culminant à 65 m. Cette solution permet de rééquilibrer l’activité économique et de désenclaver ainsi le nouveau quartier des Capucins – 16 hectares en cours d’aménagement au cœur de la ville.

Économique et écologique, la liaison par câble permet de franchir la Penfeld, berceau historique et militaire de Brest. La sécurité est au rendez-vous avec une stabilité de la cabine garantie jusqu’à une vitesse du vent de 108 km/h. Autres atouts, l’absence de vibrations et un arrêt total en station.

Quel montage juridique a été choisi ? « Un groupement momentané d’entreprises entre BMA et Egis Rail pour la maîtrise d’ouvrage, répond Antoine Caron. L’exploitation est assurée par Kéolis bibus comme c’est déjà le cas pour le tramway ». Coût de ce téléphérique urbain : 19,1 millions d’euros HT dont plus de la moitié de cofinancements.

Accueil de tous les publics

Avec le bus et le tramway, il s’intègre au réseau de transport collectif de Brest métropole océane. Il fonctionnera 358 jours par an, les quelques jours d’interruption servant à la maintenance. Pas moins de 675 000 passagers sont attendus chaque année. Tout a été pensé pour en faire un vrai transport urbain accueillant les différents publics, dont les personnes à mobilité réduite, les parents avec poussette ou les cyclistes.

Preuve de la réussite du téléphérique brestois, quantité de villes viennent déjà le visiter pour s’en inspirer. L’agglomération d’Orléans doit s’en équiper prochainement. Bon voyage !


Le téléphérique en chiffres :

  • Longueur de 460 m
  • Trajet de moins de trois minutes
  • Point culminant à 65 m
  • Cabine de 60 personnes
  • 5 mn de fréquence
  • 1200 passagers/heure maximum
  • 675 000 passagers par an
  • Fonctionnement 358 jours par an
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