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Les ailes du désir du Papang réunionnais

Publié le 19 septembre 2024, par Stéphane Menu

Mis en service en mars 2022, le premier téléphérique urbain de l’Océan Indien, qui survole la ville de Saint-Denis de la Réunion, présente un premier bilan exceptionnel, avec plus de 3,8 millions de passagers en près de deux ans et demi. 7 000 passagers empruntent chaque jour les 30 cabines du Papang, alors que la Sodiparc, exploitant historique des mobilités sur le territoire de la Cinor (Territoire du nord de La Réunion), n’en espérait que 6 000 initialement.

Le Papang, une fierté réunionnaise (Photo Sodiparc).

Implanté à Saint-Denis sur le territoire de la Cinor, le Papang, du nom d’un des derniers busards de nuit que l’on croise dans le ciel merveilleusement étoilé de Saint-Denis, relie 5 stations en 15 minutes sur 2,7 km de long. Plusieurs pôles essentiels sont ainsi desservis : 3 lycées et 2 collèges, l’Université et le Crous, la Région ainsi que plusieurs quartiers résidentiels et infrastructures de loisirs. Et, dans un esprit de logique intermodale, chaque station est connectée avec le réseau de transport urbain Citalis, qui couvre le territoire de la Cinor. Président de la Sodiparc, Gérard Françoise tire un bilan flatteur des deux ans et demi de fonctionnement du téléphérique : « Je crois que les Réunionnais ont adopté le Papang. Toutes les 34 secondes, une des 30 cabines se remplit pour repartir pour une course de 2,7 kilomètres, et ce sur une tranche horaire de 6h à 20h. La capacité de remplissage est de 10 passagers, à 8, on y est très à l’aise. Je vois de plus en plus de personnes munies de caddies pour aller faire les courses. Comme on dit chez nous, le bat karé, le fait de se contenter de faire un tour, d’en rester au simple stade de la curiosité, c’est fini : 75 % des utilisateurs sont des abonnés. Le Papang est un vrai moyen de transport ».

Un surcroît de fluidité

L’objectif est de faire vraiment de Saint-Denis la ville du quart d’heure. « Cette offre de transports inédite se traduit par une décélération perceptible du trafic automobile, 100 000 voitures entrant chaque jour dans Saint-Denis avant le lancement du téléphérique, je suppose qu’il y en a moins aujourd’hui. Les stations desservies par le téléphérique ont permis aussi d’alléger le trafic sur les routes. Les directeurs de collèges et de lycées m’assurent que le retour au domicile des élèves est aujourd’hui largement facilité, que ces derniers restent moins de temps devant les établissements à la sortie des cours ». Le président de la Sodiparc ne manque pas de bonnes idées pour valoriser encore plus cet équipement exceptionnel : « Pourquoi ne pas imaginer d’installer des restaurants au sortir de certaines stations… Ou encore de prévoir des soirées privées, par exemple le soir du 14 juillet pour assister au feu d’artifice… Ce serait un moyen de rentabiliser un peu plus l’outil ».

Abonnement gratuit pour les moins de 26 ans !

Le Papang est enfin un formidable outil de cohésion sociale. « C’est le téléphérique le moins cher de France ! ». 1 € le ticket pour 2 heures de transports. Et surtout, la ville de Saint-Denis, pleinement impliquée dans une démarche environnementale vertueuse, a décidé d’offrir l’abonnement pour les jeunes, et ce jusqu’à 26 ans ! Soit 23 000 jeunes invités à se déplacer à travers la ville gratuitement. Cette réussite offre d’autres perspectives : la ligne La Montagne – Bellepierre, toujours à l’étude, permettrait d’étendre le réseau des périphériques. D’autres villes réunionnaises entendent miser sur le périphérique pour transformer leurs mobilités. A l’échelle de l’Océan Indien, le projet titille la curiosité d’autres villes, voire pays : Madagascar a en effet décidé de lancer des études pour sa première ligne de téléphérique.

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