Situé en plein cœur de l'Éco-quartier Heudelet 26, programme novateur en matière de qualité architecturale, d'écologie urbaine et de développement durable, l'immeuble de la Bourdonnerie ne passe pas inaperçu. En effet, ce bâtiment, qui accueille les bureaux de deux associations environnementales, Alterre Bourgogne et Réserves naturelles de France, possède une façade un peu particulière abritant un hôtel à insectes.
Répartis sur 6 mètres de hauteur, les 61 nichoirs constituent une mini-réserve naturelle, un observatoire de l'évolution de l'écosystème et l'affichage des objectifs des deux associations. "Cette réalisation constitue la convergence du symbole, de l'originalité et de l'identité d'un quartier exemplaire en matière de développement durable", explique Thierry Coursin, directeur général de la Semaad (Société d'économie mixte d'aménagement de l'agglomération dijonnaise). Et de préciser : "il nous fallait donner une identité forte et particulière à la Bourdonnerie dont les deux occupants sont des associations environnementales".
Sensibiliser le jeune public
"Premier exemple de façade d'immeuble dédiée à la reproduction des insectes polinisateurs", selon la Semaad, ces nichoirs urbains représentent une solution d'urgence pour protéger et conserver la biodiversité des insectes volants menacée par les pesticides.
Constat : les façades lisses des nouveaux bâtiments ne leur laissent plus la place qu'ils avaient entre les pierres des anciennes bâtisses. Fabriqués avec du bois local, les abris pourront accueillir d'ici trois ans des abeilles, principalement des abeilles solitaires, des papillons ou encore des coléoptères.
En amont, le dispositif de cette façade d'hôtel à insectes a été étudié avec des spécialistes : Arthropologia (Lyon), programme Urban Bees, Inra (Avignon), muséum d'histoire naturelle de Dijon. Un suivi scientifique sera assuré par l'association Alterre Bourgogne. Réel outil pédagogique, l'hôtel à insectes se destine aussi à sensibiliser le jeune public aux enjeux environnementaux et de préservation de la biodiversité.
Philippe Pottiée-Sperry