« L’histoire du groupe SERM/SA3M est indissociable du développement de Montpellier depuis les années 60. Avec 135 collaborateurs sur tous les métiers, nous sommes présents sur 200 opérations en cours qui contribuent à la fabrique de la ville ». Christophe Pérez, son directeur général, plante d’emblée le décor sur le rôle majeur du groupe (une Sem, une Spl et plusieurs filiales) dans l’aménagement de la métropole. A ce titre, il intervient depuis 15 ans sur de nombreux chantiers de la mission « Grand cœur » en centre-ville. Transformation de logements, acquisition de commerces, traitement des espaces publics : tous les leviers sont activés. La renaissance des halles Laissac y occupe une place de choix pour faire revivre un quartier. Il s’agit d’une troisième naissance pour être précis après les halles ouvertes en 1880 et un parking silo construit en 1968 (démoli en 2016), marqueur d’une époque révolue. « Grâce à la diversité de nos compétences, nous avons eu un rôle d’ensemblier, en lien étroit avec les services de la ville, pour réussir à faire des halles un lieu d’attractivité et de centralité », souligne Christophe Pérez.
Une architecture métallique légère
Inauguré fin 2018, le nouveau bâtiment d’un montant de 8,6 M€ permet bien sûr d’y faire ses courses mais pas seulement. L’enjeu fut aussi d’en faire un lieu de vie structurant, pivot d’un circuit marchand et ouvert sur la ville. En amont, tout a démarré par une phase importante de concertation avec les riverains et les commerçants. Le choix a été fait d’une architecture métallique légère, d’inspiration « Baltard », d’une hauteur en façade de 6 à 12 mètres. Associant méthodes traditionnelles et matériaux modernes, le bâtiment circulaire s’étend sur 1110 m2 avec une capacité de 24 étals (17 auparavant), organisé autour d’un « mall » central éclairé par un lanterneau. Une œuvre d’art, installée en sous face du lanterneau et sur les vitrages périphériques, a été imaginée par l’artiste Mona Young-eun Kim, étudiante à l’école des beaux-arts de Montpellier, autour d’une déclinaison sur le melon, avec nombre de variations et de couleurs. Enfin, une centrale photovoltaïque (puissance de 60kW) occupe le toit du bâtiment. « Promoteur d’une ville durable, nous avons fait appel aux énergies renouvelables mais aussi accompagné fortement les commerçants dès le départ, pour les déplacer durant les travaux mais aussi renforcer les circuits courts », souligne le directeur général de la Serm.
Un lieu de vie et de rencontres
Le projet a aussi bénéficié d’un réaménagement complet de la place début 2019 (budget de 1,8 M€), avec un espace public piétonnisé et abritant sept micocouliers. Devenues rapidement un lieu de passage, de vie et de rencontres, les nouvelles halles ne désemplissent pas. Un peu à l’arrêt, crise sanitaire oblige, elles devraient redémarrer d’autant plus fort qu’elles portent un quartier en pleine effervescence. « Tout le monde s’est approprié ce nouvel équipement, devenu un lieu important du centre-ville qui ponctue la ville en marchant », se réjouit Christophe Pérez.