C'est une initiative innovante qui pourrait ouvrir la voie à de nombreuses applications à travers le monde : dépolluer les sols grâce à des champignons. L'expérimentation sera lancée en octobre sur les terres d'une ferme polluée par un ancien incinérateur de déchets, sur la commune d'Halluin, au Nord de Lille. L'usine avait été fermée en 1998 par Pierre Mauroy, alors président de la Communauté urbaine de Lille, ainsi que les pâturages mitoyens pollués par de la dioxine. Acquis par Triselec Lille, ces terres sont aujourd'hui laissées par la Sem à la disposition des chercheurs. « Participer à un projet innovant de décontamination du sol est une extraordinaire opportunité », commente Patrick Vandamme, directeur production et communication de la Sem qui gère le plus gros centre de tri en France (avec 65 000 tonnes de déchets traités par an).
Ce projet grandeur nature fait suite à des études en laboratoire, en Belgique, sur la phytoremédiation, technique qui consiste à dépolluer les sols par les plantes. Les scientifiques vont pouvoir tester en condition réelle le rôle de champignons qui ont démontré leur capacité à débarrasser la terre d'éléments toxiques tels que dioxine et métaux lourds.
Un réseau pour réhabiliter les sols
Plusieurs centres de recherche français se sont associés au projet dont l'Institut Pasteur, l'Institut national de l'environnement et l'Université de Lille. L'association Halluin 3R (Réseau de Recherche et Requalification) a été également créée pour l'occasion, véritable réseau pour la réhabilitation par les plantes des sols pollués, dont fait partie Triselec Lille. « L'expérimentation portera dans un premier temps sur 1 500 m2 de terrain, précise Patrick Vandamme. L'objectif est non seulement d'assainir les champs, mais aussi de les rendre propres à la culture, pour une production maraîchère par exemple ». A plus long terme, le site pilote pourra servir de référence pour dépolluer d'autres terrains pollués à travers le monde.
Parallèlement, un autre projet de dépollution des sols va également être lancé cet automne dans l'ancienne ferme. Le procédé utilisé consistera à mettre sous terre un textile innovant, conçu par le centre de recherche d'une société du Nord, qui absorbe les produits polluants. Le test portera sur 80 m2. Une autre solution innovante en perspective pour redonner vie à des terres souillées, grâce au soutien de Triselec Lille.