Objet du quotidien par excellence, le torchon est au centre d'un challenge pour le moins original, lancé au printemps par la Sem lilloise Ville Renouvelée. Ouvert aux artistes professionnels et amateurs de toute la France, le concours du plus beau torchon se veut un symbole du renouveau de la zone de l'Union, ancienne friche industrielle de 80 ha en passe de devenir le premier éco-quartier de la métropole. Les participants ont jusqu'au 19 septembre pour laisser libre cours à leur créativité autour du vaste thème qu'est l'Union. Loin d'être fortuit, le choix du torchon se veut en effet un « trait d'union » entre le passé et l'avenir de cette zone longtemps sinistrée. Un passé marqué par ses manufactures textiles aujourd'hui fermées et son habitat ouvrier animé par un fort lien social et qui va continuer à vivre à travers le futur Centre européen des textiles innovants et les nouveaux logements de l'Union. Le lauréat du concours sera récompensé par un séjour d'un week-end dans la maison témoin de l'îlot Stephenson, devenant pour l'occasion le premier habitant de la zone. L'ensemble des œuvres seront par ailleurs exposées dans différents lieux symboliques dont la maison témoin, vitrine de la réhabilitation du quartier, et l'Atelier électrique, cabane de chantier, atelier d'architecte, lieu de vie et d'information, appelé à devenir le vivier culturel du site.
Vouées à la démolition dans le projet de renouvellement urbain initial, les 54 maisons de l'îlot Stephenson ont été préservées grâce à la mobilisation des habitants, réunis au sein de l'association « Rase pas mon quartier ». Opposés à la disparition de ce patrimoine architectural typiquement ouvrier, ces derniers se sont lancés dans une démarche innovante de co-production de logements aux côtés de l'association d'architectes « Notre Atelier Commun », dirigée par Patrick Bouchain. Le projet, qui concerne 30 des 54 maisons de l'îlot (24 sont toujours occupées ou mises en location par leur propriétaire), vise à faciliter l'acquisition d'un logement à coût réduit par la mise en place d'un dispositif d'auto-réhabilitation. Outre un suivi individualisé visant à accompagner les habitants dans la réalisation de leur projet, des groupes de travail ont permis de réfléchir à la vie de quartier dans son ensemble à travers des projets communs de jardins partagés, d'expositions, de moments festifs…