"Si nous prenons la nature pour guide, nous ne nous égarerons jamais", écrivait Cicéron bien avant les excès du productivisme industriel. Des siècles plus tard, Liger (Locminé innovation et gestion des énergies renouvelables) lui fait écho en devançant la loi sur la transition énergétique.
Créé en 2011, Liger vise à développer la biomasse afin de prendre la main sur la dépendance énergétique du territoire et fournir aux entreprises et aux équipements publics une énergie compétitive à terme. Dès août 2012, "nous avons posé la première pierre à l'édifice en mettant en service une chaufferie bois d'une puissance de 1,5 MW", assure Marc Le Mercier, directeur de la Société d'économie mixte. Ce réseau de chaleur se déploie sur 4 km, fournissant à ce jour un centre aquatique, un gymnase, un collège et un lycée, une salle multifonctions ainsi qu'un industriel de l'agroalimentaire.
Une unité de méthanisation ouverte en juillet prochain
Février 2015, Liger annonce la construction d'une unité de méthanisation par le groupe Hera1. Cette installation verra le jour en juillet 2016 et permettra de valoriser les déchets produits localement dans un rayon de 20 km. Dans l'intervalle, Liger a souhaité développer un réseau de gaz naturel pour les véhicules (Gnv). Inaugurée le 19 mai 2015, elle sera à terme alimentée par l'unité de méthanisation dont la production annuelle escomptée est de 550 000 litres de carburant.
Au final, l'installation sera en capacité de fournir 9 690 MWh de chaleur, 10 200 MWh d'électricité et 550 000 Nm3 (Ndlr, Normo mètre cube) de biométhane. "Nous sommes dans le modèle parfait de l'économie circulaire puisque, pour produire les 5 millions de mètres cubes de biogaz chaque année, le méthaniseur récupèrera les matières organiques produites dans un rayon de 20 km", poursuit Marc Le Mercier. Et comme Liger raisonne en permanence dans le futur, il construira en 2018 le Ligerpole, lieu d'échanges et d'éthique "dans le but de montrer l'action d'un territoire dans le bien de notre planète".
14,5 M€ d'investissement… amortis dans 8 ans !
Réunions et séminaires d'entreprise y seront aussi organisés. Toutes ces réalisations coûteront au final 14,5 millions d'euros, impliquant les collectivités (Locminé, la communauté de communes, l'Ademe, la Région Bretagne, le Département, etc.) mais aussi des entreprises privées de l'agroalimentaire, telles Jean Floque et Daucy. Un investissement amorti dans 8 ans !
Stéphane Menu
1Fondé en 1990 à Barcelone, ce groupe est pionnier dans la gestion intégrale de la ressource et de l'environnement.