C'est un site unique en Bretagne qui est développé par la Ville de Locminé et son territoire, à travers la Sem Liger (Locminé Innovation et Gestion des Energies Renouvelables). En juin dernier, Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, l'avait même cité comme modèle économique exemplaire pour l'Etat dans le cadre de la transition énergétique.
Les collectivités locales, des industriels et plusieurs entreprises locales, se sont associés pour soutenir ce projet qui prévoit de produire à terme plusieurs énergies et produits verts : chaleur, électricité, gaz naturel pour véhicules (GNV) et bio-fertilisants. Investissement global : 15 millions d'euros. Trois marques ont déjà été déposées : Douargreen pour l'engrais vert, Tangreen pour le bio-combustible, et Karrgreen pour le bio-carburant. Après la mise en service, en septembre 2012, d'une chaudière bois d'une puissance de 1,5 mégawatt, une unité de méthanisation capable de produire du Gaz Naturel Véhicules (GNV) sera inaugurée en décembre.
Indépendance énergétique
Près de 60 000 tonnes par an de matières organiques alimenteront l'unité de méthanisation. Ces déchets proviendront aussi bien d'usines agroalimentaires voisines telles que le charcutier industriel Jean Floc'h, que des agriculteurs de l'Union Fermière, des abattoirs, ou encore des lisiers d'une dizaine d'exploitations issues d'usines et exploitations agricoles, tous situés dans un rayon de 9 kilomètres autour de Locminé. Le biogaz sera valorisé en électricité par cogénération, et la production de chaleur permettra de chauffer des bâtiments publics (comme le centre aquatique, la salle culturelle, le lycée, le collège et la salle de sport). « Ce réseau de chaleur sera optimisé en desservant également des industriels », précise Marc Le Mercier, directeur général de Liger.
Engrais vert, combustible et carburant seront également produits dans ce centre d'énergie renouvelable, dans une logique de développement durable et de performance économique. « Fin 2014, l'usine de méthanisation de 1,6 MWe produira son carburant propre sous la marque Karrgreen, soit l'équivalent de 300 000 litres de gasoil par an, et son indépendance énergétique ! », commente Marc Le Mercier. Industriels et chercheurs sont intéressés par la dynamique comme ce constructeur de véhicule hybrid ou encore l'Université de Bretagne sud (UBS) Lorient – Pontivy. Cette dernière a signé en septembre une convention de recherche de trois ans avec la Sem. Des chercheurs travailleront sur l'optimisation de la production de biogaz et du séchage du digestat, ce résidu issu du processus de méthanisation.