Concessionnaire du port de pêche de Lorient depuis 1994 et jusqu'en 2043, la Sem Lorient Kéroman assure à la fois la gestion patrimoniale des 55 ha de l'équipement, un soutien logistique à la vente de poisson et l'exploitation du site de réparation navale. Le domaine accueille aujourd'hui pas moins de 270 entreprises représentant environ 3 000 emplois directs, depuis la pêche à proprement parler à la réparation navale, en passant par la transformation, le mareyage et la logistique. Une activité qui reste « éminemment fragile en raison de la rareté des espèces et des restrictions de capture que la gestion durable de la ressource nous impose », explique le directeur de la Sem Jean Le Bouille. Résultat : « il y a globalement une contraction des tonnages débarqués, qui entraîne une réduction du nombre de places de marché, mais certains tirent mieux leur épingle du jeu que d'autres ». Et le port de Lorient en fait partie !
La production, contrôlée par le concessionnaire, s'est en effet stabilisée à 23 000 tonnes par an au cours des dernières années. Une situation qui s'explique à la fois par le maintien d'une forte activité de pêche côtière (4 500 à 5 000 tonnes/an), la force de l'armement Scapêche-Intermarché (10 000 tonnes) et les apports d'une cellule commerciale chargée d'approvisionner le port pour maintenir la production lorsqu'un secteur faiblit. « Étant dans une économie fragile comme le sont toutes les économies de production, un concessionnaire de port ne peut se situer uniquement en tant que gestionnaire de domaine, il doit intervenir activement comme approvisionneur d'une place de commerce », assure Jean Le Bouille.
La Sem compte par ailleurs de plus en plus sur l'activité de réparation navale, qui connaît, elle, une forte croissance (5 à 8 %) depuis 3 ans. Et pour cause : le port acquis en 2002 l'élévateur de bateaux le plus puissant de France, d'une capacité de portage de 650 tonnes. Or la souplesse de cet outil attire bien sûr les pêcheurs qui représentent la moitié de sa clientèle, mais également les transporteurs, l'armée et les plaisanciers, ce qui assure des revenus indépendants de l'activité de pêche. « L'ensemble de ces activités contribuent à une gestion équilibrée de la concession » se félicite Jean Le Bouille. Avec un chiffre d'affaires annuel stabilisé à 7 M€, la Sem Lorient Kéroman devrait être bénéficiaire pour la huitième année consécutive en 2010.