C'est une valorisation originale de l'eau pompée sous les parkings que propose Lyon Parc auto (LPA). Alimentée par le Rhône et la Saône, la nappe phréatique lyonnaise est en effet à seulement 4 ou 5 mètres de profondeur, au-dessus de couches composées de granite ou de molasse. Afin de garantir leur étanchéité, les parkings souterrains gérés par LPA disposent de murs étanches posés sur ces socles plus ou moins imperméables, à environ 25 mètres de profondeur. « Pour éviter la poussée d'Archimède, due à d'inévitables infiltrations dans ces structures géologiques, il est indispensable de pomper régulièrement l'eau en sous-sol, explique François Gindre, directeur de LPA. Le débit va de quelques mètres cubes à mille mètres cubes par heure, selon les zones ».
Cette eau pompée à environ 16°C, longtemps rejetée directement dans la nappe phréatique, trouve aujourd'hui des débouchés inattendus. A Villeurbanne, en particulier, où le Théâtre national populaire, actuellement en rénovation, va bénéficier de cette source d'énergie renouvelable, fournie gratuitement par LPA, pour la climatisation de ses 800 m2 de salles de spectacle.
Arrosage et climatisation
« L'installation, financée par la Ville à hauteur de 38 000 €, garantira un débit permanent de 100 m3/heure, soit un quart de l'eau pompée sous le parking situé à quelques mètres du bâtiment », précise Alain Lemay, responsable technique de LPA. Les premiers essais sont effectués en juin.
Mais Lyon Parc Auto n'en est pas à son coup d'essai en matière de valorisation de l'eau. A Villeurbanne, elle est déjà utilisée pour l'arrosage d'espaces verts en centre ville ainsi que pour le remplissage de bassins d'agrément. A la Cité internationale de Lyon, la totalité de l'eau captée alimente le lac du parc de la Tête-d'Or, garantissant un niveau minimum tout au long de l'année, même en période de sécheresse. Autre initiative sur Lyon rive gauche : l'arrosage des espaces verts des berges aménagées du Rhône grâce au parking de la Fosse. L'eau s'écoule également sur près de 270 mètres dans un long bassin de décoration avant de finir sa course dans le fleuve.
« D'autres valorisation de l'eau de pompage sont en réflexion, poursuit François Gindre. Elle pourrait, en particulier, servir en temps de crise à remplir des camions citernes pour alimenter la population. Il suffirait de connecter des tuyaux flexibles aux brides déjà installées dans les parkings ».