Décidée par le gouvernement, la fin des marchés a laissé les Lyonnais sur leur faim, avec d’un côté des consommateurs privés de produits frais et de l’autre, des producteurs croulant sous leurs primeurs ! Très vite, la ville de Lyon décide donc d’organiser un système alternatif avec des « drives piétons. » Après avoir commandé leurs fruits, légumes, fromages et volailles directement aux producteurs, les Lyonnais récupèrent ainsi leur panier – sans contact – dans différents points de retrait (salles, écoles, halls de mairie d’arrondissement…) mis à disposition par la mairie. Avec des centaines de paniers chaque fois réservés, le système fait rapidement ses preuves et s’étend à plusieurs quartiers. « Mais quid de tous ceux qui vivent un peu plus loin, ou ne peuvent se déplacer à pied ? », interroge la directrice communication, marketing et développement de Lyon Parc Auto (LPA), Christine Giraudon-Charrier. La Sem de mobilité individuelle, qui exploite 70 % du stationnement public métropolitain, décide donc d’ajouter ses aires à l’édifice en créant des « drives automobilistes ».
Un parc automobile, des créneaux… horaires !
Trois parcs, qui présentent des espaces adaptés, sont d’abord retenus et les producteurs contactés un à un par l’Epl dont le site affiche, s’ils sont « partants », les coordonnées mails, Facebook et/ou téléphoniques. Le consommateur joint alors directement le professionnel et, si possible, prépaye sa commande qu’il vient ensuite retirer – gratuitement bien sûr – dans un créneau horaire bien défini afin de réguler les passages et limiter les contacts. « Il est évidemment aussi demandé à chacun de respecter les gestes barrières », ajoute Christine Giraudon-Charrier qui le précise : « Sans être forces de police, les personnels de la Sem veillent au bon déroulement des opérations ».
Avec quelque 500 paniers honorés dès le premier jour, le dispositif prouve, là encore, sa pertinence, « au point même que nous avons dû réduire la voilure car les producteurs ne pouvaient assurer la cadence », reconnaît Christine Giraudon-Charrier. Désormais et jusqu’à la fin du confinement, seule la terrasse du parc Saint Antoine combinera donc astucieusement, une fois par semaine, circuit automobile et circuit court.