Basé à Grenoble (38), le pôle d'innovation Minatec est le premier centre européen dédié aux micro et nanotechnologies. Inauguré en juin 2006, il prend corps dans un complexe immobilier de sept bâtiments, dont six ont été construits entre 2004 et 2006.
Maître d'ouvrage des travaux : le Conseil Général de l'Isère, qui a confié un mandat de réalisation à la Sem Territoires 38, créée en 1957 par les collectivités territoriales du département. Comme le rappelle Claude Blind, directeur adjoint de Territoires 38, « à l'origine, nous étions surtout un outil d'aménagement pour le développement des zones d'activités et pour la relance de la politique de logement des collectivités. Nos missions se sont diversifiées avec l'évolution de la demande des collectivités, en matière de développement économique, d'immobilier d'entreprise et de construction publique et, plus récemment, vers la maîtrise d'ouvrage déléguée des grands équipements structurants urbains. »
Parmi les nouveaux bâtiments construits sur le pôle (55 000 m2 au total), l'un d'eux, le « Bâtiment de Haute Technologie (BHT) », est unique en France. D'une surface de 11 000 m2, il comprend des bureaux, des laboratoires, et, surtout, « 2 700 m2 de « salles blanches », des pièces où circule un air ultra pur, indispensable à certaines manipulations micro-électroniques », explique Geneviève Fioraso, présidente de la Sem Minatec Entreprises. Créée en 2003 à l'initiative du CG 38, celle-ci a pour vocation de commercialiser et de gérer les locaux du BHT. « 75 % des salles blanches ont été commercialisées, et nous aurons atteint les 90 % fin 2008. »
Destiné à la valorisation industrielle, le BHT accueille déjà 300 emplois et 15 entreprises (start-up, PMI-PME, grands groupes Hi-Tech ou traditionnels). « On se situe bien en amont du marché, sur une phase de l'innovation qui a besoin de leviers publics : le bâtiment a coûté 32 millions d'€, avec un retour sur investissement au bout de 18 ans. Cette opération prouve que les collectivités peuvent intervenir dans des domaines de haute technicité, et nous leur lançons le message suivant : pour maintenir des emplois industriels, il faut savoir prendre des risques », plaide Geneviève Fioraso.