Pour beaucoup de personnes, éloignées de la « novlangue numérique », la ville intelligente est un vague sabir sans résonnance concrète. Dans l’agglomération de Montpellier, Serm-Sa3m a été mandatée pour créer le nouveau quartier Eurêka à Castelnau-le-Lez. L’objectif est de de réunir syndics, bailleurs, résidents, salariés, séniors et artisans autour du portail MyEureka pour favoriser le « bien vieillir » en agissant sur la santé des résidents.
Il ne s’agit pas d’un simple engagement à bien faire : la Sem a signé un partenariat singulier avec le centre communal d’action sociale de Montpellier pour tester auprès de 80 séniors la fonctionnalité des services numériques qui leur seront offerts et de les corriger si leur appropriation s’avère compliquée.
« L’objectif est de partir des pratiques habituelles des personnes âgées pour voir comment elles peuvent s’approprier la ville intelligente le plus simplement possible », assure Christophe Perez, directeur de la Serm Sa3m. L’ingénierie sociale intégrée de MyEureka n’est donc pas verticale. Elle prendra le temps de se construire à partir du retour d’usages des publics ciblés. C’est le pari « intelligent » de la smart city.
Dynamique métropolitaine
MyEureka a été élaboré en lien avec la plateforme physique du Pôle autonomie santé à Lattes, issu du projet porté par Montpellier Méditerranée Métropole. Ce pôle réunit plus de 40 partenaires publics et privés. Le bâtiment remplira 2 fonctions : il proposera un service public local destiné à favoriser le maintien de l’autonomie. Il servira de plateforme économique et de cluster pour « le développement d’une chaîne de valeur productive et servicielle pour l’autonomie, de type Fab Lab et autres formations ».
Ce bâtiment devrait être livré courant 2020. Quant à la plateforme numérique MyEureka, elle entrera en fonction dès 2019. Et ce ne sera que l’inauguration d’une démarche qui entend se déployer à l’échelle métropolitaine pour répondre à l’aspiration des séniors de rester le plus longtemps chez eux. Une enquête réalisée par l’institut Ipsos en 2015 pour le réseau d’agences immobilières Orpi montre en effet que 77 % des plus de 65 ans préfèrent rester dans leur logement en cas de grande dépendance, quitte à faire des travaux d’aménagement et à prendre une aide à domicile.