« L'idée consiste à reconquérir et mieux intégrer ce quartier à l'agglomération de Nancy pour améliorer les conditions de vie des habitants, avec notamment des commerces de proximité, des espaces verts, un renforcement du pôle médical, la mise en place d'une ligne de transport en commun en site propre et des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre », commente Jean-Marc Leroux, directeur de Solorem, aménageur du site sous convention Anru depuis janvier 2007. Sur les 440 hectares de cet espace (dont 120 hectares de Zac nouvelle), situés dans le prolongement de la forêt de Haye, le projet veut créer une transition entre la nature et la ville et le relier harmonieusement à l'ensemble de l'agglomération nancéienne.
Au programme : des déconstructions de logements locatifs sociaux avec des reconstructions, la réalisation de programmes neufs « dans un objectif de diversité et de mixité de l'offre, la modernisation des services publics de proximité et la création d'équipements publics ». Les deux barres géantes partiellement conservées ont été réhabilitées par une meilleure isolation thermique et les logements détruits ont été remplacés par 700 logements neufs. « La volonté publique a été de resituer le quartier dans la ville, de le faire évoluer, en le transformant à partir du patrimoine existant », explique Stéphane Colin, directeur adjoint de Solorem. « En outre, une gouvernance participative innovante a associé les habitants au pilotage des projets, à des élus du quartier très impliqués en mobilisant des procédures et des montages financiers solides ». Sept ans de travaux sont encore prévus.
Une dimension durable
« Une démarche d'éco-constructions a été engagée : elle participe à la refondation d'une nouvelle société urbaine » souligne le président du Grand Nancy et maire de Nancy, André Rossinot, qui a souhaité que les trois villes limitrophes de Laxou, Maxéville et Nancy travaillent ensemble. La rénovation a ainsi fait une large place aux principes du développement durable. Dans le cadre d'un schéma directeur d'aménagement conçu par l'urbaniste-paysagiste, Alexandre Chemetoff, un travail sur la qualité d'usage des espaces publics a été réalisé et l'aménagement des espaces paysagers et naturels a été privilégié. « Il a été recherché l'équilibre des déblais remblais et la valorisation de la terre végétale, des rochers, et des déchets verts, précise Olivier Ricard, secrétaire général de Solorem. Tout ce qui a été trouvé sur le site a été réutilisé et valorisé ». Le respect de l'environnement se retrouve également dans l'utilisation de matériaux naturels comme le bois, les normes BBC ou HQE, la récupération des eaux de pluie, ou encore avec la création d'une chaufferie collective biénergie gaz/bois, des cheminements piétonniers et des pistes cyclables. Un grand parc de 12 hectares et une trame verte aèrent désormais ce quartier fortement urbanisé.
Pour renforcer l'attractivité, trois centres commerciaux seront également restructurés. L'un d'entre eux, les Tamaris, est en cours de délocalisation, dans un site plus visible et accessible au cœur du quartier. Avec ses commerces modernes et sa toiture végétale, il constitue un nouveau pôle commerçant. Avec l'extension de la zone franche urbaine (ZFU), c'est un autre symbole du renouveau du Plateau de Haye.