Reconvertir une caserne en un campus avant-gardiste : c'est le défi de la Solorem, Sem chargée de l'aménagement d'une structure novatrice dédiée à Artem. Ce projet d'alliance pluridisciplinaire et interuniversitaire unit trois grandes écoles de Nancy afin de développer une pédagogie et des projets communs : l'Ecole nationale d'Art de Nancy pour l'art, l'École des mines pour la technologie, et l'ICN Business School pour le management. Cette vision originale – et dans la lignée de l'histoire de l'Art nouveau à Nancy – se concrétisera « par un campus de dix hectares qui intègrera les trois écoles et les équipements nécessaires pour initier un processus d'interdisciplinarité et de brassage des compétences », explique Stéphane Colin, directeur adjoint de la Solorem. Porté par la Communauté urbaine du Grand Nancy, l'Etat, le Conseil régional de Lorraine et le Conseil général de Meurthe-et-Moselle, le projet a séduit les élus, comme les enseignants, chercheurs et étudiants. Il a également reçu l'appui des ministres de la Culture, de l'Education nationale et de la Recherche, et de l'Industrie.
Trois écoles pour un campus
Le futur campus d'excellence s'installera dans un site privilégié, occupé jusqu'à présent par une caserne et racheté par la Communauté urbaine, à seulement quinze minutes en tramway du centre ville. L'architecte Nicolas Michelin a été choisi, après un concours international en 2006, pour imaginer cette structure innovante, avec ses espaces mutualisés tels que amphithéâtres, médiathèque, maison des étudiants et laboratoire de langues. « Premier des trois établissements à être livré, l'École des mines ouvrira ses portes pour la rentrée 2012 », confie Stéphane Colin. L'École d'art et l'ICN Business School suivront en 2014 et 2015. Un des plus gros laboratoires de recherche en Europe sur les matériaux, métallurgie et nanosciences, l'Institut Jean Lamour, s'installera également sur le campus d'ici à début 2015.
Plutôt qu'un campus introverti, le projet est découpé en îlots à l'échelle du quartier. Chaque école occupe l'un de ces îlots, « directement connectée à une grande galerie couverte d'une verrière colorée qui les relie et crée une promenade urbaine sur plus de 300 mètres, à la mesure des grands tracés nancéiens », précise le directeur adjoint de la Solorem. Des arbres seront plantés dans cette structure fermée dont la température sera régulée par un dispositif de puits canadiens. De grandes cours-jardin seront également aménagées par la paysagiste Claire Alliod entre les écoles. Cette dimension environnementale est présente dans la conception de chaque élément de la composition urbaine. Les bâtiments seront d'ailleurs chauffés par un réseau de chaleur urbain, alimenté par la combustion de déchets ménagers et végétaux.