Encaissé entre Chartreuse, Vercors et Belledonne, le bassin grenoblois tousse plus qu’à son tour à cause de la pollution. Du reste, les autorités locales déroulent ici toute une batterie de mesures correctives (circulation différenciée, tarification incitative des transports en commun, etc.), en fonction des relevés effectués par les stations locales de l’organisme Atmo Auvergne-Rhône-Alpes.
« Pour autant, ces données fixes ne donnent jamais qu’une photographie panoramique du territoire, sans zoomer sur les variations que certains périmètres subissent selon les heures », pointe Philippe Chervy, directeur général de l’exploitant de transport local, la Semitag. Désireux de mieux appréhender la qualité de l’air, le Syndicat mixte des transports en commun (SMTC) de l’agglomération grenobloise a confié à la Société d’économie mixte le soin d’imaginer un dispositif nouveau capable d’affiner ce tableau général.
Data sur le toit
Appuyée sur Lemon, le laboratoire des mobilités de l’agglomération grenobloise unique en France et aidée de son partenaire industriel Transdev que sont venues compléter les entreprises Egis, Joul et Ecologic Sense, la Semitag a ainsi donné naissance à GreenZen Tag, un micro-capteur de particules fines. Durant 3 mois, 10 exemplaires du dispositif ont été installés sur le toit de trams parcourant la ligne la plus longue du réseau.
L’expérimentation a réussi : « les 6 000 mesures complémentaires collectées chaque jour ont, pour la première fois, permis de géolocaliser l’évolution de la qualité de l’air en fonction des heures », s’enthousiasme Philippe Chervy. Autant de données précieuses qui ont immédiatement été mises à disposition d’Air Rhône-Alpes. « Utiles pour repenser en temps réel activités et déplacements urbains bien sûr, mais aussi pour orienter plus sûrement certaines politiques d’aménagement », poursuit-il. D’ailleurs, le modèle inspire déjà d’autres métropoles qui, elles aussi, n’aspirent qu’à mieux respirer.