Dijon, ville de 150 000 habitants, a la particularité de posséder plusieurs friches militaires, industrielles et quelques quartiers qui offrent des opportunités foncières enviables. Le sénateur maire François Rebsamen, président de l'agglomération, a saisi cette belle occasion pour engager une politique d'urbanisme pour le XXIe siècle. Pour Thierry Lajoie, directeur général de la Semaad et de la Splaad récemment créée, c'est un magnifique pari sur l'avenir de la ville.
L'organisation des services et des méthodes de la Semaad met le développement durable au cœur de la réflexion et de l'action. La Sem s'est dotée d'un véritable projet d'entreprise baptisé POSADER (Plan d'Orientations Stratégiques d'Aménagement Durable, Economique et Responsable) et d'un système de management environnemental qui ordonnent sa méthodologie. « Cette nouvelle organisation du travail, intégrant un directeur du développement durable, mène tous nos projets à la certification Iso 14001. » Depuis, la Semaad dote toutes ses opérations d'un plan d'action environnemental qui, bien en amont d'un projet, réunit des cibles obligatoires dans le cahier des charges.
Emblématique, le projet d'éco-quartier Heudelet, situé en lieu et place d'une ancienne caserne, est le premier résultat de cette démarche. Le cahier des charges comportait 83 actions obligatoires pour les concepteurs. L'ambition de ce vrai projet durable a attiré des urbanistes au-delà des frontières. Les finalistes sont français, urbanistes, paysagistes, environnementalistes… et trentenaires. « Je défends une conviction forte selon laquelle les villes s'épuisent par manque de diversité, et la mixité est source de diversité. » Pour Thierry Lajoie, le mot clé est la mixité, sociale, fonctionnelle, typologique, formelle par des architectures racées, reliée par des circulations douces. Et, pour lui, le rôle de la Sem est d'être un outil économique au service de la volonté publique, sur le terrain de l'innovation durable.
Le Grand Dijon, que François Rebsamen veut exemplaire, aménagera chacun des territoires en éco-quartier. À l'exemple des 2,5 hectares de Heudelet répartis en 280 logements (2/3 en location et en accession sociale, le reste en accession libre), en bureaux, résidences d'artistes, équipements culturels et où sera plantée une véritable forêt.