Alors que la Saeml Nord Avenir, créée en janvier 2014, inaugure ses locaux, son directeur, Laurent Le Brun, se réjouit auprès de France Télévisions : "Après 22 mois de travaux, l'édifice devient une réalité". Et avec lui se concrétise le rêve que cette Sem incarne au nom de toute la province Nord, celui d'un développement local puisé hors de la mono-activité minière.
La diversification, une vitale obligation
Ainsi, née de la réorganisation de la Sofinor – "Sem amirale" de la province centrée sur l'activité métallurgique internationale – Nord Avenir prend désormais seule en charge la diversification économique du territoire, "la clé de demain n'étant pas tant ce qu'on fera à côté du nickel, mais aussi ce qu'on saura faire sans son soutien financier !", poursuit le directeur général.
Destinée à "pallier les carences de l'initiative privée et à infuser de nouvelles pratiques", la Sem s'attache à conseiller et financer toute action porteuse en matière de tourisme, agriculture, aménagement et services. "Outre la rentabilisation des quelque 50 sociétés que nous gérons déjà, l'idée est aussi de lancer, aux côtés de partenaires, des dynamiques concurrentielles comme l'exploitation de la coquille Saint-Jacques sur les îles Bélep ou l'exploitation forestière du plateau de Tango".
Réussir, c'est disparaître
Sur la côte est, la ville de Canala ne veut plus non plus "totalement dépendre d'une activité minière qui la ligote autant qu'elle lui est liée", rapporte le maire, Gilbert Tyuienon, membre du gouvernement calédonien. Las, les acteurs privés manquent ! Profitant du décret qui l'autorise enfin, l'élu constitue donc, dès 2010, la première Sem municipale calédonienne. Objectifs : "diversifier l'économie, se réapproprier des savoir-faire oubliés et redynamiser la créativité", pose le maire. Aménagement, agriculture, aquaculture…
La Sem Canala va faciliter ici le recours aux matériaux de construction locaux et valoriser là le foncier en proposant des terres en métayage le temps de créer des vocations. Sans oublier l'exploitation des sources thermales de La Crouen, propices au tourisme. Bref, "une liste d'interventions déjà longue", comme le souligne Gilbert Tyuienon, lequel n'aspire néanmoins qu'à une chose : "disparaître, car seule notre inutilité sera notre réussite."