Semardel se prépare dans l'Essonne à une importante montée en puissance de la valorisation des déchets qu'elle gère sur l'Écosite de Vert-le-Grand pour le compte du Siredom, syndicat qui regroupe une centaine de communes ainsi que des entreprises du département. L'opérateur industriel, propriétaire de ses installations, prépare une importante phase de développement avec la réalisation, d'ici à fin 2010, d'un centre de tri complémentaire dédié aux déchets d'« activité économique ». Investissement : 11,3 millions d'euros.
« Cette nouvelle structure va s'accompagner de la mise en place de nouvelles techniques de valorisations énergétiques », précise Marc Rajade, directeur général de Semardel. La Sem avait déjà mis en place en 2006 une unité de production électrique fonctionnant au biogaz issu des ordures ménagères de son centre de stockage de déchets ultimes. Les 40 000 mégawatts/heure produits, capables d'alimenter les besoins des ménages d'une ville de 30 000 habitants, sont revendus à EDF. Une production renforcée par l'incinérateur de Vert-le-Grand qui génère aujourd'hui pas moins de 90 000 mégawatts/heure, soit la consommation de 70 000 habitants.
« D'ici deux ans, l'installation d'un pyrogazéifieur va permettre d'aller encore plus loin », explique Marc Rajade. Ce nouvel outil va valoriser les matières premières secondaires issues du futur centre de tri des déchets de l'activité économique. Les emballages plastiques, mousses, débris de bois et autres résidus industriels seront broyés et transformés en « combustible solide de récupération » (CSR). D'ici fin 2013, ils alimenteront une chaudière qui génèrera de la vapeur pour fournir en énergie le réseau de chaleur de la ville d'Evry (environ 50 000 habitants). Une première en France !
« Nous sommes actuellement dans la phase de validation technologique de ce projet avec l'appui de l'Agence nationale de la recherche », commente le directeur général de Semardel. Plusieurs technologies venues de pays comme l'Autriche et les Etats-Unis sont en concurrence.
Autre outil en perspective : un méthaniseur. En complément du compost, du méthane sera fabriqué à partir des bio-déchets ménagers et industriels. « Il servira à alimenter en carburant d'ici à fin 2011 la moitié de notre flotte de 100 camions », explique Marc Rajade. Une nouvelle valorisation originale des déchets.