Pionnière en matière de logistique urbaine, Sogaris a développé son savoir-faire dès les années 1960 en aménageant et en gérant la gare routière de Rungis, à 6 km de Paris. Les produits arrivaient par fer et par route sur la plateforme pour être ensuite dispatchés par camions dans l'agglomération parisienne. Forte de son expérience, la Sem a mis en place dans les années 1990-2000 des structures similaires à Marseille, Lyon, Rouen et Roissy. Si ces plateformes ont fait la preuve de leur pertinence économique et environnementale, en jouant un rôle de porte d'entrée logistique pour les agglomérations concernées, de nouveaux besoins apparaissent aujourd'hui dans les grandes villes. « Pour se caler sur les problématiques urbaines du XXIe siècle, nous recentrons depuis quatre ans notre développement sur des opérations de taille plus petite, aux portes ou même à l'intérieur de la ville », explique Caroline Grandjean, présidente du directoire de Sogaris.
Un premier site va ainsi voir le jour dans le quartier de Beaugrenelle, au centre de Paris, dans le XVe arrondissement. Loué à la SempariSeine, le parking Beaugrenelle de 3 000 m² est actuellement réaménagé par Sogaris en espace urbain de distribution qui sera exploité par Chronopost. « La formidable montée en puissance de la messagerie urbaine et de l'e-commerce demande aujourd'hui une rationalisation et une optimisation de la desserte de ces colis sur le dernier kilomètre », commente Caroline Grandjean. Sogaris, Chronopost et la SempariSeine inaugureront officiellement ce site en juin. Dans une logique de développement durable, la société Chronopost s'est engagée à n'utiliser que des véhicules électriques, soit une trentaine, d'ici à six ans.
Un hôtel logistique optimisé
Autre projet phare en cours : la construction d'un hôtel logistique de 42 000 m², Porte de La Chapelle, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. « Sogaris va acheter ce terrain pour réaliser et gérer ce bâtiment qui sera connecté au réseau nord ferroviaire », précise la présidente du directoire de Sogaris. L'ancienne halle sera démolie pour céder sa place d'ici à 2016 à une structure innovante, baptisée Chapelle international, où l'espace sera optimisé. « Il est capital d'apporter à une ville comme Paris une plateforme moderne de type fer-route, mais aussi économiquement viable grâce à une mixité des fonctions ». Si le "rez-de-voie-ferrée" sera consacré à la réception et la répartition des marchandises qui arriveront en train, le sous-sol sera dédié aux futurs opérateurs qui achemineront les produits dans Paris en petits véhicules utilitaires électriques.
« Une nécessaire plus-value sera générée par le data-center positionné en sous-sol, les bureaux situés en façade côté quartier ainsi que le restaurant et la salle de sport privée qui ouvriront en toiture », poursuit Caroline Grandjean. Enfin, comme le souhaitaient la Ville de Paris et les habitants du quartier, un terrain de sport et des espaces dédiés à l'agriculture urbaine verront également le jour sur le toit du bâtiment.