Il avait eu du mal à vieillir, le Guérandais, ancien bar-hôtel meublé qui avait mis la clé sous la porte depuis bien longtemps. Fortement dégradé, le bâtiment était devenu un des symboles de ce centre-ville de Saint-Nazaire qui cherche son second souffle.
Construit en plein centre-ville dans l’immédiate période de l’après-guerre, il a su renaître de ses cendres depuis que la Société nazairienne de développement (Sonadev) en a fait son « démonstrateur ». « Si l’architecture de la période de la reconstruction a été sauvegardée, six logements rénovés et isolés ont pu être construits. C’est du neuf bâti sur de l’ancien », explique Franck Martinet, directeur de la Sem. « L’idée était de montrer que l’on pouvait faire quelque chose de bien même dans un logement de la reconstruction et tout en gardant le cachet de l’après-guerre. »
Le Trophée des Epl pour récompense
La Spl s’est vu remettre le 5 décembre le Trophée des Epl 2018 dans la catégorie Bâtiment durable.
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L’opération a été lancée en 2014 par la ville de Saint-Nazaire et la Communauté d’agglomération de la région nazairienne et de l’Estuaire (Carene), la Sonadev en étant chargée. Les travaux ont duré un an. D’abord le désamiantage, puis le démontage du toit pour y construire une surélévation en bois. « Ce qui nous a permis de doubler le nombre de logements et de rentabiliser l’opération », affirme le directeur. Avec cet immeuble surélevé de 2 maisons sur le toit, l’agence Vendredi Architecture et Urbanisme, maître d’œuvre de l’opération, a voulu mettre en évidence « le potentiel de réhabilitation du patrimoine de la Reconstruction dans un esprit contemporain et respectueux de l’histoire ».
Montrer l’exemple
La Sonadev a facilité la mise en œuvre du projet, en finançant les travaux sans condition de pré-commercialisation, uniquement lancée une fois le clos-ouvert du Guérandais achevé. De plus, le montage opérationnel à marge nulle, impensable pour un promoteur privé, a permis de réduire les prix de sortie des logements et de faciliter leur commercialisation. Le démonstrateur a joué à fond son rôle de déclencheur.
« Fort de l’exemple de ce bâtiment pilote, les propriétaires nazairiens ont été incités à se lancer dans des travaux de rénovation, 20 copropriétés sont aujourd’hui accompagnées par la Carene », assure Franck Martinet. Et maintenant ? D’autres bâtiments ont été rachetés par la Sonadev pour « redynamiser le centre en attirant des familles tout en essayant de convaincre les bailleurs privés qu’une belle rénovation dans un logement d’après-guerre n’est pas inenvisageable ! », conclut le directeur.