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Spl Eau du Ponant : un modèle atypique pour gérer l’eau potable du Nord Finistère

Publié le 5 mars 2025, par Stéphane Menu

L’usine de Pont-ar-Bled, localisée à Plouédern (Finistère), occupe une place essentielle dans l’alimentation en eau potable du territoire de Brest Métropole et du nord du département. Des travaux de modernisation sont prévus sur le site pour un montant de plus de 42 M€. Comme souvent, la Spl Eau du Ponant s’occupe de tout.

Des arbres plantés par Noémie Saint-Hilary, directrice de la Spl, et son président directeur général, François Cuillandre, en guise de premières pierres posées pour le lancement des travaux de rénovation de l’usine de Pont-ar-Bled (Photo Eau du Ponant).

« Nous sommes une Spl atypique, assure d’emblée Noémie Saint-Hilary, directrice générale d’Eau du Ponant. Nous gérons une Spl de 26 actionnaires qui se distingue par ses multiactivités : nous réalisons les investissements et en portons le financement, nous assurons l’exploitation des services d’eau et d’assainissement, et nous agissons aussi en tant que bureau d’études et d’ingénierie. Avec nos 270 salariés et nos nombreux partenaires et sous-traitants, nous sommes très « poupées gigognes ». » L’actualité du moment concerne la rénovation majeure de l’usine de Pont-ar-Bled ; 310 000 Finistériens sont concernés, soit un bon tiers du département. Construite dans les années 1970, il était temps que l’usine subisse un bon lifting. « Nous devons relever quatre défis majeurs », explique la directrice. Et de les énumérer : « l’amélioration des filières de traitement,, la construction de nouvelles réserves, la protection et la sécurisation du site et la restauration de la continuité écologique sur la rivière »

Un chantier à 42 M€

D’anciens ouvrages, situés en zone inondable, seront appelés à être détruits et feront place à des espaces végétalisés. Un parcours pédagogique sera proposé. La sécurité de l’usine sera renforcée. « On parle moins de ce sujet et c’est bien », sourit la directrice. La qualité de l’eau fera aussi l’objet d’une attention particulière avec des traitements toujours plus efficaces, en passant notamment par le charbon actif en poudre. Cette eau traitée pourra être stockée dans une réserve de 5 000 m3. Une des grandes améliorations de l’usine, à savoir la réserve d’eau brute, non encore traitée, verra sa capacité bondir de 5 000 m3 à 35 000 m3, permettant ainsi à l’usine de disposer de 24h d’autonomie de production. Ces travaux coûteront 42,63 M€, Brest métropole en assurant le financement principal à hauteur de 34,6 M€, la communauté d’agglomération Landerneau-Daoulas à 5,7 M€ et le CD du Finistère à 2 M€. Lancé en septembre dernier, le chantier, assuré par le groupement Eiffage, devrait s’achever au cours de l’année 2027.

« L’eau potable ne tombe pas du ciel »

En dehors de ce chantier emblématique, Noémie Saint-Hilary est à la tête d’une Spl qui veille sur de nombreux sujets. « L’eau est un domaine passionnant parce qu’elle touche de nombreux domaines. » La sécurité du site notamment, et celle liée plus particulièrement à la cybersécurité. « En cas de problèmes ou de malveillance, nous devons veiller à assurer une continuité de service. Il faut donc d’abord sécuriser le lieu mais également la capacité de production et de transport, qui repose sur une automatisation industrielle. Sur le risque cyber, nous devons nous protéger comme n’importe quelle entreprise, mais nous devons avant tout garantir l’approvisionnement en eau potable à nos usagers. Car vous pouvez imaginer que nos installations sont de plus en plus informatisées et qu’une malveillance mettrait donc en péril le fonctionnement du réseau », précise-t-elle. La rénovation de l’usine de Pont ar Bled entre dans le cadre de cette stratégie de résilience. « Il est important que les citoyens se rendent compte que l’eau potable n’arrive pas par miracle au robinet », assure la directrice.

L’eau, donnée vitale en pleine révolution

D’année en année, la gestion de l’eau, ressource précieuse et menacée par le dérèglement climatique et les pollutions, fait donc sa révolution. « La production de données est un sujet de plus en plus important. Vouloir développer son territoire en attirant entreprises et touristes, créant ainsi de l’emploi, c’est évidemment une bonne chose, mais cela devra aussi prendre en compte l’état de la ressource en eau, les capacités de production, de traitement et de transport d’eau potable. Le rôle d’une Spl est de fournir à ses collectivités actionnaires des données robustes, fiables et exploitables pour prendre les meilleures options pour l’aménagement du territoire. Enfin, il y a un devoir de transparence sur la qualité de l’eau vis-à-vis de nos citoyens. Ce qui va naturellement faire évoluer notre relation à l’usager », conclut la directrice.

 

Un article du dossier L’eau, une ressource à gérer
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