Cinq ans après la pose de la première pierre, les huit grands piliers et le dôme se dressent fièrement sur le terrain du Heyritz, à quelque 700 mètres de la mairie de Strasbourg. Après des années de controverse et de difficultés, l'édification de la Grande mosquée a fait un pas en avant déterminant le 27 novembre dernier avec la pose de sa coupole. Une grue a soulevé du sol les 29 tonnes de métal et d'acier de la structure d'un diamètre de 17 mètres qui culmine désormais à 24 mètres de haut. Elle été délicatement posée sur la vaste salle de prière qui devrait accueillir d'ici la fin de l'automne prochain jusqu'à 1 500 fidèles. Une belle récompense pour la SCI Grande mosquée de Strasbourg, et la Sem Sers, assistant du maître d'ouvrage, qui ont su surmonter les nombreux obstacles à cette réalisation.
Les travaux, lancés début 2008, avaient dû être arrêtés pendant 14 mois, à cause d'un différent financier avec l'entreprise allemande en charge du gros œuvre. Un nouveau marché avait finalement été signé mi-mars avec Demathieu & Bard, la firme qui réalise actuellement le Centre Pompidou à Metz. Pour les travaux, l'entreprise de construction « a choisi parmi les meilleures sociétés régionales » qui n'ont pas hésité à lancer les études sans parfois avoir encore de marchés finalisés en main. « Chacun s'est engagé bien au-delà de ses habitudes, ce qui suscite une chaleur humaine rare et susceptible de contribuer à l'intégration de l'ouvrage dans la ville », commente Éric Hartweg, directeur opérationnel chargé du projet à la Sers.
La structure a, il est vrai, été attendue avec impatience à Strasbourg où vivent quelque 40 000 musulmans. L'actuelle mosquée de la capitale alsacienne est une ancienne usine qui, avec sa faible capacité, peine à répondre aujourd'hui aux besoins de la communauté.
La construction de l'édifice cultuel devrait revenir au total à 8,5 millions d'euros que les collectivités locales financent à hauteur de 26 % (8 % pour la Région, 8 % pour le Département et 10 % pour la Ville, soit 1,6 million d'euros). Il manque 2 millions d'euros pour boucler le financement. Fouad Douai, directeur de la SCI Grande mosquée de Strasbourg, table sur des dons et l'aide de pays étrangers comme le Maroc et le Koweït.