« Les immeubles SIDR sont aussi importants dans la mémoire architecturale de l'île que les cases créoles. Trois à quatre générations ont vécu dans ces constructions. Elles sont le reflet de leur époque », cet extrait de l'ouvrage illustre le rôle clef joué par la Société immobilière du département de la Réunion (SIDR) dans le développement urbain local. Intitulé « SIDR, 60 ans de culture urbaine », le livre de 160 pages, illustrées par une centaine de photos – pour la plupart inédites – anciennes et actuelles, permet de découvrir un paysage urbain sous des angles nouveaux. Son auteur, Bernard Leveneur, auteur de plusieurs ouvrages historiques de référence sur le patrimoine réunionnais, dévoile avec talent le rôle précurseur de la plus ancienne société d'économie mixte d'Outre-mer (et l'une des premières de France) au cours des six dernières décennies, dans un contexte de croissance démographique sans précédent. Face à l'urgente nécessité de loger les Réunionnais les plus défavorisés, la Sem a ainsi construit les premiers logements sociaux de l'île. A l'aube des années 1960, ces maisons individuelles, jumelées ou en bande, offraient alors une alternative « en dur » à des personnes qui vivaient auparavant dans des conditions d'insalubrité totale, raconte l'historien.
Au cours des années 1960-1970, la SIDR a su ensuite endiguer la création de véritables bidonvilles créés sous l'effet conjugué de l'augmentation de la population et de son déplacement vers les pôles urbains. Pour faire face, elle développe alors de grands ensembles urbains tels que Camélias, la Source, Vauban, Chaudron, Coeur Saignant, Ravine Blanche ou encore Cité Labourdonnais.
A chaque décennie, sa réactivité lui permet de s'adapter avec succès aux évolutions des contraintes économiques, financières et réglementaires locales. Un atout qu'elle conserve aujourd'hui dans un marché devenu concurrentiel depuis les années 90, répondant au mieux aux attentes des Réunionnais en matière de logement social. Acteur fondamental de l'extension des villes réunionnaises, la Sem a fortement contribué à façonner le visage urbain de l'île. En logeant pas moins d'un Réunionnais sur dix, elle est devenue l'un des emblèmes de la culture urbaine locale.
Édité à 2 500 exemplaires, « Sidr, 60 ans de culture urbaine » a été offert à tous les lycées, collèges, bibliothèques et médiathèques de l'île. 500 exemplaires ont également été mis en vente en librairies.