Il fallait bien en finir avec cette piscine Tournesol qui avait mal vieillie. Au début des années 2000, à Saint-Amand-Les-Eaux (Nord), cité thermale réputée, l’équipement appartenait déjà à l’ancien monde. Les élus eurent alors la bonne idée d’aller chercher une solution à l’échelle intercommunale pour envisager une rénovation digne de ce nom.
La décision fut prise de construire un centre aquatique aux dimensions bien plus vastes et à l’ambition environnementale élevée. Il porte un nom de légende : Le Dragon d’Eau. « Nous avons fait le choix de passer par une Spl pour la gestion de l’équipement. 19 communes en sont actionnaires (1) », explique Franck Baudoux, directeur de la Société publique locale (Spl) du centre aquatique intercommunal de l’Amandinois.
Une médaille d’or au plongeon
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La communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut (CAPH) a porté la réalisation de l’équipement. Son coût ? 14,6 millions d’euros hors taxes, partagé entre la CAPH (4,6 millions), la ville de Saint-Amand-les-Eaux (4,6 millions), la Région (3 millions), le Département (1 million), le Centre national pour le développement du sport (850 000 euros) et les fonds Grenelle (541 000 euros). Huit ans ont été nécessaires pour ériger ce beau vaisseau. « Le centre a été inauguré le 14 février 2014 à 14h 14 minutes et 14 secondes, une date symbolique pour tous les amoureux de l’eau. Ils étaient déjà précisément 1 887 à se jeter à l’eau dès le premier jour« , se souvient le directeur. Depuis, le compteur de la fréquentation s’est affolé — 1 million d’entrées enregistrées cet été —, pour nager ou barboter au milieu des nombreuses animations.
240 000 entrées annuelles pour un bassin de population de 55 000 habitants
Le Dragon d’Eau, c’est aussi un choix écologique, à travers le recours à la géothermie qui permet au centre d’économiser chaque année 744 tonnes de CO², soit l’équivalent de 116 tours de la Terre en voiture. Un parti pris géothermique qui fait baisser la facture énergétique de 60 % par rapport au gaz.
L’équipement est aussi très apprécié par les acteurs de la vie scolaire. « Dans l’esprit des élus, le projet pédagogique est fondamental », se réjouit Franck Baudoux. Conseillers pédagogiques, instituteurs et maîtres-nageurs sauveteurs ont en effet l’habitude de travailler ensemble régulièrement. « Une des priorités des actionnaires est l’apprentissage de la natation en milieu scolaire. Nous sommes dans une région littorale, le long de la Manche. Il est très important pour les élus que les enfants sachent nager. »
Tout au long de l’année, le centre vit au rythme d’évènements festifs (18 en moyenne chaque année). « Nous sommes sur une moyenne de 240 000 entrées annuelles, sur un bassin de population de 55 000 habitants. C’est quand même un chiffre intéressant ! ». Ouvert tous les jours jusqu’à 21 heures, écologiquement exemplaire, le Dragon d’Eau entend poursuivre son développement dans les prochains mois. Un projet d’agrandissement est dans les cartons, ouvert sur de nouvelles activités et un centre wellness (forme et santé). L’appétit vient en nageant !
(1) Bousignies, Brillon, Bruille-Saint-Amand, Château l’Abbaye, Escaupont, Flines-lez-Mortagne, Hasnon, Hergnies, Lecelles, Maulde, Millonfosse, Mortagne-du-Nord, Nivelle, Rosult, Rumegies, Saint-Amand-les-Eaux, Sars-et-Rosières, Thun-Saint-Amand, Vieux-Condé.