Finies les recherches interminables de médecins ? Le nouvel établissement, dont les travaux doivent démarrer au cours du printemps 2015, veut pallier la carence de médecins généralistes dans le Sud de l’agglomération berruyère. « Les maisons de santé pluri professionnelle (MSP) permettent de favoriser les coopérations entre généralistes, spécialistes et paramédicaux, d’optimiser la démarche médicale, de répondre aux craintes d’isolement des jeunes médecins et d’apporter une meilleure réponse en termes de parcours, de continuité, de qualité des prises en charge des patients », commente Patrick Rivard, directeur de Territoria, Sem chargée de la construction puis de la gestion de l’ouvrage.
En effet, alors que la moyenne nationale est de 98 médecins généralistes pour 100 000 habitants, elle tombe à 63 pour le Sud de l’agglomération et à seulement 0,5 pour le seul quartier du Val d’Auron où ouvrira la maison de santé. Une situation qui a poussé l’Agence régionale de santé (ARS) à donner son feu vert au projet. Si le Conseil général en est à l’origine, les autres collectivités locales ont tenu à s’impliquer : la Région a apporté une aide financière et la Ville de Bourges a mis à disposition un terrain, juste à côté du pôle dentaire de l’agglomération.
Des loyers attractifs
La maison de santé rassemblera plusieurs médecins et pourra également accueillir des stagiaires. Trois appartements, deux studios et un T2, sont prévus au premier étage, tandis que le rez-de-chaussée regroupera les différentes salles de consultation et de soins ainsi qu’une salle de réunion équipée en visio-conférence. La MSP comprendra un pôle médical avec cinq médecins généralistes et un spécialiste et un pôle paramédical composé d’une équipe de professionnels de santé réunissant : ostéopathe, infirmières, orthophoniste, podologue, psychologue, nutritionniste et kinésithérapeutes. Par ailleurs, la MSP se veut un lieu ouvert aux associations de prévention, de promotion de la santé, de dépistage et de lien médico-social (ADDOC 18, CODES, PMI). « La structure sera aussi un lieu d’échange, capable de valoriser et d’optimiser le travail des professionnels de la santé », explique Patrick Rivard. Les loyers attractifs seront un autre atout de la structure.
Intérêt supplémentaire du projet : la forme de contrat proposée par Territoria et validée par le Conseil général. Une concession de travaux publics a été signée avec la Sem pour réaliser l’investissement, gérer l’exploitation du bâtiment et assurer la relation avec les locataires. « Le contrat nous permet d’assurer la totalité de la mission de concessionnaire, c’est-à-dire qu’on construit et on exploite », explique le directeur de la Sem. « A l’issue des remboursements de prêts et de la période de construction et d’exploitation, soit 26 ans, on remettra l’ensemble de l’immeuble à notre concédant, le Conseil général ».
Une solution qui pourrait faire des émules à l’heure de la rigueur budgétaire dont souffrent les collectivités locales. Le montant total de l’opération est estimé à 1,5 million d’euros, dont la moitié aidée par les collectivités, Territoria finançant la partie restante de l’investissement par emprunt.