« C’est bien le Louvre, dans toutes ses dimensions et dans toutes ses missions – artistique, sociale, éducative – qui est désormais présent au cœur du bassin minier », annonce Henri Loyrette, président-directeur du musée du Louvre. Une partie des collections du musée a en effet été déplacée à Lens, au centre de ce bassin longtemps délaissé du Nord-Pas de Calais. La ville, qui a souffert de toutes les crises et de toutes les guerres, symbolise une région désormais réputée pour son dynamisme culturel, au carrefour de l’Europe, à proximité de la Belgique, de l’Angleterre, et de l’Allemagne.
C’est en 2005 que la Sem Adevia a été mandatée pour assurer la délégation de la maîtrise d’ouvrage de ce « Louvre autrement ». Sept ans après, c’est un musée exceptionnel qui a ouvert ses portes en décembre. Réalisé sous l’impulsion du Conseil régional du Nord-Pas de Calais, du Département du Pas-de-Calais, de la Communauté d’agglomération de Lens-Liévin, de la Ville de Lens et de musée du Louvre, le nouveau musée ne se veut pas qu’une simple annexe du Louvre, « mais le Louvre même ».
Un parcours inédit à travers l’histoire
Ce « musée de verre et de lumière », construit sur un ancien carreau de mine, la fosse 9-9 bis de Lens, se présente comme un Louvre « dans toutes ses dimensions et toutes ses composantes, dans son amplitude géographique et chronologique de musée universel ». Il offre également des possibilités nouvelles pour les visiteurs qui peuvent accéder aux coulisses et découvrir toutes les facettes et métiers d’un musée, suivre la restauration d’une œuvre, accéder aux réserves, comprendre les grands principes de la conservation et de la muséographie.
Comme le palais parisien, des ailes se greffent autour d’un pavillon central. Mais là s’arrête la comparaison. L’établissement a été conçu selon des critères précis, sociaux et d’éducation, destiné à un public large, passionné d’art comme néophyte. Ici, les œuvres choisies font sens, et les dispositifs multimédia sont une aide complémentaire à la curiosité et à la compréhension. Au cœur du parcours, la Galerie du temps expose, sur 120 mètres de long, des chefs-d’œuvre du Louvre, selon une présentation chronologique originale. Immense, non cloisonnée, elle offre au regard du visiteur « le riche foisonnement de l’art, de la naissance de l’écriture vers 3 500 avant JC jusqu’au milieu du 19e siècle ». Plus de 250 œuvres (peintures, sculptures, gravures, objets d’art, etc.) sont également exposées jusqu’au 11 mars 2013 dans la Galerie des expositions temporaires, selon un parcours « qui tente de définir et interroge le visiteur sur les thèmes novateurs de la Renaissance ».