Il fallait une structure à la hauteur des ambitions de l’abbaye, plus grande cité monastique d’Europe avec ses 13 hectares. Créée en décembre 2010, la Société Publique Régionale de l’Abbaye de Fontevraud (Sopraf) va assurer le développement du site aux côtés du Centre Culturel de l’Ouest (CCO), association reconnue d’utilité publique composée de l’État et de collectivités territoriales, qui assure la gestion et l’animation culturelle du site depuis 1974. Le Conseil régional des Pays de la Loire souhaite donner une nouvelle dimension à ce site, en dépassant la seule logique monument historique « pour mieux conjuguer passé, présent et futur ».
« Cité monastique, puis cité pénitentiaire pendant deux siècles, l’Abbaye doit continuer à être pensée en tant que cité, impliquant une vision urbanistique », commente David Martin, directeur général de la Sopraf. L’objectif est « de poursuivre l’histoire » de l’Abbaye, en construisant une « Cité à vivre », et pas simplement « une cité à contempler ». Au programme : d’importants projets qui devraient transformer l’abbaye en nouvelle locomotive touristique des Pays de la Loire, avec des retombées économiques sur l’ensemble du territoire. Investissement global au cours des cinq prochaines années : 30 millions d’euros.
Tourisme culturel et d’affaires
L’hôtel qui ouvrira ses portes dans l’enceinte du site, entrera en synergie avec le futur centre de congrès du saumurois qui va permettre la montée en puissance de l’activité affaire lancée il y a trois ans. « Ce quartier d’affaires sera opérationnel d’ici 3 à 5 ans et l’hôtel ouvrira au cours du printemps 2013 », précise David Martin. Un point de restauration au cœur de l’Abbaye, autour d’un concept de « bar à vins » doit être aussi réalisé et ouvrir en 2011.
La clientèle tourisme est également visée. Un nouvel « espace multitouch » devrait en particulier doper l’attractivité de l’abbaye. Il sera appuyé par un programme d’actions de marketing avec, en ligne de mire, une ouverture à tous les publics, notamment les familles et les jeunes. « Ce nouvel espace est un projet culturel innovant qui conjugue compréhension du passé et technologies high tech », raconte David Martin. Ce dispositif, qui permet de visualiser les deux siècles durant lesquels l’abbaye a été une des plus grandes prisons de France, se compose d’un vaste plateau tactile de 1,50 m de coté inséré dans une cabine écrin transparente. Textes, images, photographies, vidéos et animations 3D sont proposés aux visiteurs par simple effleurement d’un point sur la table lumineuse où est représentée une vue aérienne du site de l’abbaye. Une manière originale de découvrir tous les aspects de l’histoire et de la vie carcérale du site.