En une décennie, la Vienne a bouleversé son paysage énergétique, acquérant peu à peu une maîtrise des différents maillons de la chaîne. La création en juillet 2012 du groupe Énergies Vienne par le Syndicat intercommunal d’électricité et d’équipement du département de la Vienne (SIEEDV), devenu Energies Vienne, a renforcé la dynamique et l’image d’une structure qui rassemble trois sociétés d’économie mixte et leurs filiales : Sergies, SRD et Soregies.
Sergies a d’abord vu le jour en 2001, « sous l’impulsion des élus qui ont voulu une exploitation publique des énergies renouvelables, avec des partenaires financiers, plutôt que par des développeurs privés », explique Emmanuel Julien, président du directoire. Le SIEEDV a ensuite regroupé en 2004 les régies d’électricité et d’équipement et de gaz de la Vienne et créé la Sem Soregies, « pour mettre en place une organisation adaptée à l’ouverture à la concurrence des marchés de l’énergie ». Sa filiale, SRD Réseaux de distribution, a vu le jour quatre ans plus tard pour répondre à l’obligation de séparation juridique entre les activités de fourniture d’électricité et de gestion de réseaux. La Sem assure aujourd’hui la distribution d’électricité à près de 140 000 clients, dont 2 000 entreprises, 7 000 professionnels et 6 000 installations de collectivités locales.
Une structure adaptée
La Vienne dispose désormais d’un groupe énergétique cohérent et adapté aux spécificités locales. « Dans un pays où la centralisation énergétique a longtemps été de rigueur, Energies Vienne, qui regroupe la quasi totalité des communes du département, a choisi la voie d’un développement plus attentif aux besoins des habitants et au potentiel de la Vienne », commente Emmanuel Julien. Si le développement d’une production d’énergie éolienne a été au départ privilégié par Sergies, la Sem a rapidement diversifié ses activités avec le photovoltaïque et la méthanisation. Plus de 50 GWh sont aujourd’hui produits, soit l’équivalent de la consommation de 25 000 habitants. La verrière de la Cité du numérique, l’un des bâtiments emblématiques du Futuroscope, a par exemple été équipée de 900 m² de panneaux solaires. Des partenariats ont également été réalisés avec des agriculteurs et industriels pour valoriser la biomasse, et avec les deux plus grands centres d’enfouissement des ordures ménagères du département pour le biogaz.
Le modèle développé intéresse désormais d’autres syndicats d’énergie. Le groupe Energies Vienne est ainsi entré dans le capital de quatre autres Sem au cours des deux dernières années, en Vendée (Vendée Energies), en Indre-et-Loire (EneRSieil), à Issoudun dans l’Indre (Semer), et dans la Loire (Sem Soleil).