L’équipement a de l’allure. Avec ses grandes cheminées de cuivre, son toit végétalisé et son isolation phonique qui conserve le bruit des machines à l’intérieur du bâtiment, la nouvelle centrale de géothermie de Villejuif répond aux critères d’exemplarité environnementale. Son bilan carbone le confirme : 1 kWh consommé pour faire fonctionner la centrale permet de livrer 20 kWh de chaleur.
Il est vrai que l’investissement a été à la hauteur de l’objectif poursuivi : 30 millions d’euros (en partie financé par l’Ademe et la région) afin de desservir, à l’orée de 2025, 10 000 nouveaux logements, dont ceux de la Zac Campus Grand Parc, jouxtant l’hôpital Gustave-Roussy, soit 40 000 en tout sur les 3 communes concernées : L’Haÿ-les-Roses, Chevilly-Larue et Villejuif.
« Les deux premières villes disposaient de leur propre centrale. La création de la troisième complète le dispositif », explique Michel Andres, directeur de la Semhach, Société publique locale (Spl) d’énergie et maintenance à L’Hay-les-Roses, Chevilly-Larue et Villejuif. Autant d’éléments qui situent la Spl en tête du classement des réseaux géothermiques européens chauffant le plus de mètres carrés sur un territoire.
Bon pour le budget et le climat
Ancienne Société d’économie mixte dévolue à l’installation et à la maintenance de centres géothermiques, la Semhach est devenue Spl en mars 2014 avec l’entrée de la ville de Villejuif dans son capital. Elle gère et exploite le plus grand réseau géothermique européen pour le compte du syndicat intercommunal pour la géothermie regroupant les trois communes.
« Notre objectif est de connecter un maximum de logements, notamment sociaux, et d’équipements pour assurer leur besoin en chauffage et eau chaude« , indique le directeur, considérant que le passage en Spl, avec donc un actionnariat entièrement public réparti entre les 3 communes, « favorise la souplesse d’intervention ».
Pour les habitants, le bénéfice est comptable : selon une enquête de l’association Amorce réalisée en 2014, le prix moyen au mégawattheure (Mwh) de l’énergie produite par les 3 centrales de la Semhach est de 49,47 euros HT contre 72,20 euros HT en France. Quant au gain environnemental, il ne cesse de croître : « Nous sommes à 60% d’énergies renouvelables et nous atteindrons 70% dans les prochains mois », conclut Michel Andres.