Actifs et seniors peuvent se retrouver depuis quelques mois dans une salle du coeur de Villeurbanne, brisant l'isolement de nombre de personnes âgées et renforçant les liens entre générations. A l'origine de l'initiative, la SVU (Société Villeurbannaise d'Urbanisme) a voulu apporter une touche d'humanité originale entre les locataires de ses 1283 logements sociaux, dans un ensemble de six immeubles en centre-ville. « Nous avons constaté que certains se retrouvaient seuls, sans famille et sans amis, et qu'il n'existait aucun lieu où il leur soit possible de se rencontrer, d'échanger, de discuter ou de pratiquer une activité », explique Martine Kapps, directrice générale de la SVU. Une enquête confirme le besoin des retraités mais aussi l'engagement possible d'actifs, sensibilisés au problème. « Le projet a alors été présenté à l'Office villeurbannais des personnes âgées et retraités qui a accompagné pendant un an et demi un groupe d'habitants pour mettre en place le concept et son mode d'organisation », poursuit Martine Kapps. La libération d'un local de 120 m2 en centre-ville sert ensuite de déclic. Une association est créée en septembre 2011. La dynamique est lancée.
Un lieu vivant et animé
La Sem de Villeurbanne récupère le local qu'elle transforme en lieu convivial, avec le soutien financier de la Ville à hauteur de 30 % (et de la Carsat pour un prêt à taux zéro de près d'un tiers de l'investissement). « Une personne a été embauchée à mi temps par l'Office villeurbannais des personnes âgées, ajoute Martine Kapps. Elle est chargée d'assurer la coordination des 24 bénévoles, dont un tiers d'actifs, et des partenaires comme le CCAS et les Petits Frères des Pauvres ». Ces derniers sont présents dans le local tous les mardis matin tandis que le CCAS anime les lundis matin. « C'est un lieu d'échange, de rencontre et d'activités, sans obligation de participer, ouvert tous les jours en semaine et un dimanche par mois », précise Martine Kapps.
L'opération séduit et l'association compte déjà plus de 160 adhérents. Des activités de découverte sont, par exemple, proposées par la Ville de Villeurbanne ou le Centre d'histoire. Le local est devenu un lieu vivant et animé qui a su créer ce lien intergénérationnel qui n'avait pas pu voir le jour spontanément. Reste à le pérenniser sur le long terme, en particulier pour payer le salaire de la coordinatrice, financé à 20 % par la Ville. Pour trouver les 80 % restant en 2012, l'association est déterminée. Des démarches ont été lancées auprès de comités d'entreprise, de caisses de retraite et autres.