Profiter du développement urbain pour promouvoir l'art contemporain et développer l'art dans la ville : c'est la stratégie de Vitry-sur-Seine, considérée comme une commune pionnière en la matière. « La municipalité a été parmi les premières à instaurer cette politique dans les années 1950, en s'appuyant sur le 1 % culturel qui permet de réserver un pour cent du coût des travaux à la commande d'une œuvre », raconte Pierre-Jean Boyer, directeur général de la Semise, Sem d'aménagement, de construction et de gestion locative de Vitry-sur-Seine.
Une quinzaine de sculptures et autres monuments artistiques ont ainsi fleuri à travers la ville au cours des dernières décennies, signe de la participation active de la société d'économie mixte. Des créateurs ont pu exprimer leur talent, participant à l'embellissement d'opérations urbaines aux quatre coins de la commune du Val-de-Marne. Certains encore méconnus ont aujourd'hui acquis une réputation nationale, voire internationale, comme, par exemple, Bernard Rancillac, Camilo Otero, Joan Gardy Artigas, Erick Derac ou encore Bernard Lallemand. Pour le directeur de la Semise, « des œuvres d'art de qualité ont été mises à la portée de tous les publics, renouant le lien social en intégrant l'espace urbain ».
Une mutualisation des moyens
« Certaines de ces œuvres participent également à l'enrichissement de la RN5, surnommée le « boulevard des arts », qui part de la porte de Choisy et traverse une partie d'Ivry et sa Zac de Haute Qualité Artistique et Culturelle, poursuit Pierre-Jean Boyer. Deux sculptures monumentales, baptisées "Désir-Rêve", viennent en effet d'être installées sur cette voie, à l'entrée de Vitry-sur-Seine, dans le cadre du développement de la Zac Concorde-Stalingrad où 845 logements et 17 500m² de surfaces commerciales, d'activités et de services ont été créés en deux ans.
Le soutien à l'art y a pris une nouvelle dynamique avec la participation, pour la première fois, de plusieurs opérateurs avec la Semise : Bouygues Immobilier, la Sadev 94 et l'OPH de Vitry. Les œuvres du Catalan Jaume Plensa, acquises dans le cadre du fonds culturel, représentent deux figures humaines en fibre de verre, matériau résistant aux intempéries, éclairées de l'intérieur. « La présence de ces œuvres, de part et d'autre du site propre de la ligne de bus, donne un nouveau repère fort à cette entrée de ville », commente Pierre-Jean Boyer.