Estelle Fontaine est une directrice générale de Sem satisfaite de la progression de l’activité des vélos en libre-service. La Sem Champagne Parc Auto a en effet lancé en 2019 le service de vélos en libre-service à assistance électrique, « qui a progressivement rencontré son public », assure-t-elle. « Assez rare pour le souligner, la société assure la gestion complète et le financement de ce service public de mobilité douce. Deux salariés à temps complet y travaillent tous les jours ». A ce rythme, ces deux temps pleins risquent de ne pas suffire puisque le dispositif est monté très vite en puissance. « Nous disposons de 63 stations qui maillent la ville de Reims et les communes limitrophes, du territoire de l’ex-Reims métropole. Au 31 août de cette année, nous comptions 29 643 abonnés sur une population globale de 300 000 habitants que compte le territoire de la communauté urbaine du Grand Reims sachant que seules 10 communes sur les 143 qui la composent sont dotées du service. Et quand on sait que la seule commune de Reims, la douzième de France en termes de population, recense 180 000 habitants, la performance est appréciable », se réjouit la directrice.
De 50 vélos en 2019 à 290 aujourd’hui !
Il est vrai que la Sem peut miser sur la flexibilité de l’installation des stations, en les adaptant aux nouveaux usages pour satisfaire ainsi les attentes du public. « Nous sommes partis de 50 vélos en 2019 pour arriver à 290 aujourd’hui. De 2021 à 2022, nous avons connu une augmentation de 78 % du nombre de trajets, de 89 % entre 2022 et 2023 ». Les jeunes, et plus particulièrement les étudiants, sont les plus assidus. « Surtout à partir de 21h, où les transports en commun se font plus rares », poursuit la directrice. L’aménagement des pistes cyclables, qui s’améliore de plus en plus dans la ville-centre de Reims, participe du succès de la progression dispositif Zebullo.
La décarbonation des mobilités n’a pas de prix
Un tel succès a un coût, complètement assumé par les actionnaires de la Sem, à savoir la ville de Reims, la communauté d’agglomération de Reims, le Crédit Agricole, la CCI ou encore l’association des Vitrines de Reims. « Ce service est déficitaire sur un plan financier, les recettes usagers ne couvraient en 2023 que 22 % des coûts d’exploitation et d’investissements du service mais, au-delà de sa participation à la décarbonation, il contribue à apaiser la ville. Les tarifs doivent rester attractifs pour profiter au plus grand nombre, c’est un choix assumé : les abonnements sont très avantageux, 100 euros à l’année, avec les 15 premières minutes gratuites d’un trajet, puis 5 centimes d’euros par minute, par exemple. Ceux qui ne sont pas abonnés paient 10 centimes d’euros la minute ». Il est vrai que le coût d’investissement et de fonctionnement s’élève à 1 600 euros environ par vélo à assistance électrique chaque année pour la Sem. « La décarbonation des mobilités n’a pas de prix. Tant que la Sem peut supporter le coût de ce service, de l’ordre de 360 000 euros environ, nous continuerons à maintenir un service de proximité et de qualité ».
Atteindre rapidement le chiffre de 100 stations
Il va falloir désormais assurer la continuité de cette réussite. « Nous aimerions rapidement passer à une centaine de stations. Nous devons en installer dans un court et moyen davantage dans les lieux touristiques, dans les quartiers universitaires. En fonction du comportement des usagers, nous n’hésitons pas à déplacer les stations, pour aller au-devant d’eux. », conclut Estelle Fontaine. L’agglomération rémoise mise ainsi sur le développement du vélo pour apaiser la ville, la rendre plus respirable, mission confiée à Champagne Parc Auto.