Depuis près d’un siècle, le mouvement des Entreprises publiques locales (Epl) a évolué au gré de la mutation de l’action publique et de la montée en puissance des collectivités territoriales. Faisant preuve d’adaptabilité, elles en ont accompagné toutes les étapes. Ces dernières années, les Epl ont confirmé la pertinence de leurs modèles, dans un contexte marqué par de profondes mutations et par le choc provoqué par la crise sanitaire à partir de 2020. Et si au quotidien l’on ne remarque pas nécessairement leur existence, leurs contributions en faveur de l’amélioration de notre cadre de vie sont bien réelles !
Les premières Entreprises publiques locales, sous la forme de Sociétés d’économie mixte (Sem), se sont principalement consacrées à la reconstruction d’après-deuxième guerre mondiale et à répondre aux besoins en termes de logement et d’aménagement du territoire. Tout en conservant ces prérogatives, la gamme Epl s’est enrichie de la Société publique locale (Spl) et de la Société d’économie mixte à opération unique (SemOp), et s’est ouverte à d’autres champs d’action au fil des décennies pour répondre à différents enjeux dans les territoires.
Les Entreprises publiques locales, Sem, Spl comme SemOp – ainsi que les filiales de Sem –, conduisent aujourd’hui des actions dans des domaines très diversifiés. L’aménagement et l’immobilier d’entreprise, ainsi que le tourisme, la culture et les loisirs sont ceux qui sont recensent le plus d’Epl. Des domaines comme l’habitat ou la mobilité et le stationnement demeurent importants, tandis que le modèle se montre de plus en plus pertinent dans les secteurs de l’environnement, des réseaux, du développement économique et de l’action sociale et la santé. A cette pluralité des activités s’ajoute une capacité à être des « couteaux suisses » et à proposer une réponse globale aux collectivités territoriales. 70 % de ces sociétés sont engagées dans une stratégie de développement d’activités complémentaires dans le but d’investir de nouveaux segments de leurs marchés traditionnels, de développer des synergies entre les différents services publics, mais aussi afin d’améliorer la rentabilité globale de l’entreprise.
Les interventions des Epl se déploient partout en France. Les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Île-de-France comptabilisent le plus d’Epl (au nombre de 215 et de 169, et dégageant respectivement près de 2,4 milliards et de 5,0 milliards d’euros de chiffre d’affaires) même si des mouvements de rattrapage se sont opérées dans des régions qui n’étaient pas précurseurs comme la Bretagne, la Normandie et le Centre-Val de Loire. Le développement du modèle en Outre-mer est une autre particularité : 114 Epl y sont en activité et génèrent un volume d’activité avoisinant 2,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Les Sem, les Spl et les SemOp continuent de faire preuve de souplesse et de résilience, ce qui leur permet d’offrir des solutions à tous les types de territoires, des milieux ruraux aux milieux urbains ou des zones littorales aux zones de montagne. Elles permettent notamment aux collectivités territoriales de mettre en œuvre leurs politiques publiques, et notamment celles ayant trait aux transitions multiples.
Au total, 1 442 Entreprises publiques locales sont recensées en France, dont 850 Sociétés d’économie mixte (Sem), 50 Sociétés d’économie mixte à opération unique (SemOp) et 542 Sociétés publiques locales (Spl). Elles emploient 65 210 personnes pour assurer des missions de service public dans de nombreux domaines. S’y ajoutent les 554 filiales de Sem et les 860 sociétés dans lesquelles elles détiennent des participations minoritaires. L’économie mixte locale a ainsi une fonction de catalyseur de développement des territoires, centrale en l’état actuel de la conjoncture économique et dans le déploiement des transitions environnementale, économique et sociale. Les Epl font figure de leviers de financement des projets et sont au cœur d’un écosystème sur lequel leurs actions ont des retombées majeures. En contractant avec des fournisseurs locaux, en nourrissant la consommation à travers les salaires qu’elles versent et en investissant pour le long terme, elles sont créatrices de nombreuses richesses au bénéfice des territoires. »
