Il y a dix ans naissait NCTV. Une marque commerciale qui a depuis évolué, pour se fixer sur Caledonia. On y trouve les programmes classiques : débats, informations, talk-show, documentaires, etc. Certains programmes sont achetés à TF1, M6 ou Arte, « une approche assez diversifiée pour permettre à tous les téléspectateurs de trouver leur compte », assure Ashley Vindin, le directeur de la Sem. Ce dernier a son avis sur la presse calédonienne, qu’il trouve trop dépendante d’enjeux commerciaux. « Il n’est pas simple, dans le contexte politique de l’île, de faire de l’information plus ou moins équilibrée. Certains nous reprochent de rouler pour les indépendantistes, d’autres de ne pas assez en faire justement dans ce sens. C’est le débat perpétuel que nous avons, nous, journalistes, sur la manière d’informer ».
Le vivre-ensemble calédonien
Lorsque les élus indépendantistes ont créé cette Sem, l’objectif était clair : « Montrer la profondeur du pays. Etre le révélateur de la citoyenneté calédonienne. D’ailleurs, notre slogan parle de lui-même : la télé qui nous rapproche », explique le directeur. Parce qu’au-delà des débats sur l’avenir de l’île, Ashley Vindin est certain d’une chose : « Chez nous, il existe une culture de la palabre, du débat. Le vivre-ensemble existe, il n’y a pas de tensions entre les loyalistes et les indépendantistes dans la vie de tous les jours ». C’est cet art de vivre que Caledonia souhaite valoriser.
Une culture des Epl
Sur les 37 salariés de la Sem, une vingtaine sont journalistes. « Il y a mille définitions de la citoyenneté calédonienne. Donc, nous devons être attentifs à cette diversité-là ». Le statut de Sem a été choisi pour installer la STR dans la durée. « Chez nous, le poids des Epl est historiquement important… Secal, Enercal, Sodemo, etc. Ce sont des poids lourds, avec des missions très importantes pour le fonctionnement de l’île. Ce n’est donc pas étonnant qu’une télévision ait choisi ce statut, qui a une résonnance dans notre culture », conclut-il.